Au Sud de Maurice, Bel Ombre met le cap sur les énergies renouvelables avec l’ambition de créer un microgrid intégrant de l'énergie provenant de diverses ressources vertes. Une étude est actuellement mise en oeuvre pour tester la faisabilité de ce projet novateur. Comment fonctionne un microgrid et quels sont ses avantages ? Découvrez-en plus.
Impulsion vers les énergies vertes
Depuis des dizaines d'années, Rogers oeuvre pour faire de Bel Ombre une référence en art de vivre tropical durable, avec de nombreux projets implémentés ou en expérimentation. Dans le sillage de ses engagements, le groupe s’intéresse à la possibilité d’implémenter un microgrid.
C’est un petit réseau de distribution qui apporte de l’énergie aux utilisateurs d’une région, au départ d’une production locale. Alimenté par des sources à faible empreinte carbone, il présente un intérêt écologique majeur et offre l’autonomie énergétique à ses usagers, puisqu'il fonctionne indépendamment du réseau national.
« Avec ses 2 500 hectares, Bel Ombre se prête parfaitement à la recherche d’un modèle énergétique mix qui se composerait de technologies intermittentes traditionnelles telles que le solaire et l’hydraulique, mais aussi de technologies non intermittentes telles que les biocarburants, explique Mickaël Apaya, Chief Sustainability and Inclusive Development Executive à Rogers. Cette combinaison aiderait notre microgrid à équilibrer l’offre et la demande en électricité, tout en assurant une alternative fiable lors des pics. »
Des perspectives à court et long terme
Le mix énergétique présente une multitude d’avantages immédiats. La biomasse, par exemple, peut être issue de cultures utiles à la production de ressources vivrières ou de matériaux naturels, comme l’eucalyptus et le bambou. Cette polyculture contribue d’ailleurs à enrichir la biodiversité de la région. La fin de la canne à Bel Ombre – annoncée en 2022 – a d’ailleurs ouvert la voie à de nouvelles cultures en agroforesterie.
« Si nous développons notre agroforesterie pour produire de la biomasse, souligne Mickaël, nous créons une solution de séquestration de CO₂ basée sur la nature. Celle-ci augmentera notre attrait auprès des touristes éco-responsables et renforcera le programme de séjours neutres en carbone de nos hôtels Heritage Resorts, présents à Bel Ombre ». Autre intérêt : le secteur des énergies vertes contribue au développement inclusif de la région à travers la formation et la création d’emplois.
À long terme, l'utilisation d'énergies renouvelables permet des économies sur les coûts d'opération et de maintenance. L’investissement s’accompagne aussi d’avancées technologiques et d’un regain d’innovation dans le domaine de la Recherche et du Développement. Enfin, cette transition contribuera à réduire la dépendance de Maurice sur l’importation d’énergies fossiles et l’impact du changement climatique.
Un projet fédérateur
Rogers recrute actuellement une équipe de jeunes chercheurs universitaires pour mener des travaux de recherche appliquée. Première étape : identifier les besoins en énergie de Bel Ombre. L’équipe testera alors la disponibilité et le potentiel de chacune des énergies vertes identifiées : le solaire, l’hydraulique, la biomasse et l’énergie thermique des mers.
Cette étude ambitieuse bénéficie du soutien d’un ensemble d’acteurs – le Groupe Rogers, BCG Center for Climate & Sustainability, Ecoasis – ainsi que du co-financement du Mauritius Research and Innovation Council (MRIC). À terme, elle pourrait jeter les bases d’un nouveau modèle énergétique à Maurice. « Même si nous sommes convaincus du potentiel du projet, nous ne disposerons des résultats définitifs de l'étude que dans 18 à 20 mois », précise Mickaël. À suivre !