Un séjour à l’île Maurice ne saurait être complet sans une incursion dans le petit village de Chamarel, tant pour humer les arômes d’un café 100 % mauricien que pour s’extasier devant l’une des attractions les plus fascinantes du pays, la Terre de 7 Couleurs.
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Le village de Chamarel, sur les hauteurs du sud-ouest, est vanté par tous les guides touristiques sur l’île Maurice. Et pour cause, il regorge d’attractions prisées de visiteurs, dont le phénomène géologique unique de la Terre de 7 Couleurs et le café qui porte son nom.
Ouvert au public par la Compagnie sucrière de Bel Ombre (CSBO) dans les 1970, le mystère de la nature que représentent les dunes de sept couleurs n’a de cesse d’intriguer les passionnés de géologie aussi bien que les curieux. Ils sont quelque 300 000 à s’y rendre tous les ans pour admirer ce spectacle insolite.
Ses dunes, dont les teintes se déclinent de l’ocre au marron, en passant par le bleu-violacé, ont été découvertes en 1879. Elles peuvent atteindre 15 mètres d’épaisseur, sans qu’aucune plante n’y pousse. Produit de coulées de lave, le basalte lessivé est devenu argile dont les éléments de composition, le fer et l’aluminium, se repoussent mutuellement et se regroupent inlassablement.
En route pour la découverte des dunes de sept couleurs, les visiteurs peuvent également faire une halte au promontoire surplombant la cascade de Chamarel pour contempler cette magnifique chute d’eau d’une centaine de mètres de haut. Alimentée par les rivières St-Denis et Viande salée, son débit est plus abondant durant la période plus pluvieuse de décembre à avril.
Pour agrémenter la visite, un petit parc à tortues, un snack bar et une boutique souvenir sont aussi disponibles. En période de récolte de mai à septembre, on peut également admirer des caféiers aux branches chargées de cerises rouges. Plantés sur une parcelle de 12 arpents jouxtant la Terre de 7 Couleurs, ils donnent le fameux café de Chamarel, produit par CSBO.
L’une des denrées les plus échangées dans le commerce mondial, le café fut introduit dans les Mascareignes au début du XVIIIe siècle. La première concession fut attribuée au chirurgien major Jean Pierre Macquaire dans le district de Moka en 1728. Toutefois, la culture du caféier, qui était pourtant cité comme une des plantes les plus utiles de la colonie au début du XIXe siècle, ne fit pas long feu.
La caféiculture ne fut à nouveau développée commercialement à l’île Maurice que vers la fin des années 1960, grâce à l’initiative de CSBO. Animée de la volonté de redémarrer une culture tombée en désuétude, n’intéressant plus que quelques particuliers pour une consommation personnelle, la compagnie fit appel à l’expertise d’un consultant belge installé au Congo. Des caféiers de la variété d’arabica K7 en provenance du Kenya furent mis en terre en 1967 à Chamarel, avec une première récolte de 3 tonnes en 1971.
Dans les années 1970, une usine d’aloès située dans le village voisin de Case-Noyale fit aussi place à une fabrique de café qui emploie actuellement une quinzaine de personnes. Dès lors, le séchage et la torréfaction des cerises récoltées à Chamarel y seront entrepris pour des raisons climatiques.