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Le Mozambique, une terre de promesses

Rogers est implantée depuis une quinzaine d’années sur le marché mozambicain du voyage et de l’aviation à travers la marque BlueSky. La compagnie a récemment étendu sa présence dans le pays avec l’ouverture d’une deuxième agence à Nampula, après celle de la capitale, Maputo. Une décision qui reflète la foi de Rogers dans le potentiel économique de ce pays. Avec une croissance annuelle moyenne de 7 % à 7,5 % durant la décennie écoulée, le Mozambique s’affirme comme l’une des plus grandes réussites en Afrique. L’ancien p-dg de la Maputo Port Development Company, Jorge Ferraz, donne un avis éclairé sur les accomplissements et perspectives pour l’économie de son pays.

photos : rogers image bank | jorge ferraz | hansueli krapf - creative commons

Jorge Ferraz, Former Maputo Port Development Company CEO

Après l’accession à l’indépendance du Mozambique en 1975, des années de guerre civile ont plongé le pays parmi les plus pauvres au monde. Ce territoire d’une superficie de presque 800 000 km2, avec une population d’un peu plus de 20 millions d’âmes, a toutefois su renverser la vapeur ces dernières années. Il est désormais fréquemment cité par diverses institutions nationales et internationales parmi les pays à plus forte croissance au monde, avec un produit intérieur brut (PIB) de quelque USD 24 milliards et des projections de croissance de 7,5 % à 8 % sur les cinq prochaines années.

Jorge Ferraz, qui a une grande expérience de l’activité portuaire et du transport maritime, était jusqu’à tout récemment le p-dg de la Maputo Port Development Company (Port Maputo). Il attribue ce retournement de situation à une meilleure organisation de secteurs économiques tels que l’agriculture, les transports et les communications, qui ont enregistré une croissance annuelle de 8 % en 2011. L’industrie minière et les services financiers ont également connu une expansion de quelque 20 % durant la même période. Selon les prévisions de la Banque africaine de Développement, le Mozambique est d’ailleurs appelé à devenir le deuxième producteur de charbon sur le continent derrière l’Afrique du Sud d’ici à 2020.

« J’estime personnellement, et les indicateurs le confirment, que les prévisions de croissance pour les cinq prochaines années sont prudentes, étant donné que nous devons encore mesurer le plein impact de l’expansion projetée du secteur du charbon une fois que la production aura atteint les niveaux escomptés. Cela aura une incidence directe sur la croissance du secteur des transports et de l’activité portuaire, qui seront amenés à augmenter leur capacité pour écouler la production de charbon. Ce postulat est renforcé par les récentes découvertes d’importantes réserves de gaz naturel dans le bassin de Rovuma, qui sont susceptibles d’attirer des investissements de quelque USD 20 milliards dans la production et l’exportation de cette ressource », indique M. Ferraz.

De plus, les abondantes ressources naturelles du pays – dont des gisements de minerai de fer, d’or, de bauxite, de graphite, de marbre et de calcaire – aiguisent les convoitises internationales. Une reprise des nvestissements directs étrangers (IDE), particulièrement dans l’industrie minière, ainsi qu’une forte croissance du secteur agricole et des investissements dans les infrastructures sont aussi prévues en 2012 et 2013. M. Ferraz, qui est désormais directeur général et associé d’OCL, Lda, une entreprise logistique récemment constituée, est intimement persuadé que « cela accentuera la croissance économique à environ 12 % sur la période de 2015 à 2025, ce qui est plus que nécessaire pour avoir une vraie chance de réduire la pauvreté. Ceci étant dit, nous, Mozambicains, devons gérer les attentes populaires tout en nous assurant que les revenus générés par l’exploitation de nos ressources naturelles sont utilisés pour créer des réserves qui contribueront au développement futur et à la réduction de la pauvreté. Cela devrait s’effectuer à travers une croissance inclusive au sein des communautés, en mettant l’accent sur la santé, l’éducation et surtout, en encourageant la mise en place de coopératives qui motiveront les communautés rurales à se lancer dans la production agricole et ainsi, créer de la richesse. En quelques mots, la pauvreté ne peut être réduite qu’en encourageant un développement participatif. »

Le directeur général d’OCL, Lda prend Maurice comme exemple pour illustrer son propos. « Maurice a initialement concentré son développement sur l’industrie sucrière, puis s’est adaptée aux évolutions de l’économie mondiale en créant les infrastructures requises pour soutenir l’avènement du tourisme et de l’immobilier. Le pays entre désormais dans une nouvelle phase en développant son secteur des services et en se positionnant comme un centre potentiel pour le global business. Maurice a aussi connu des moments d’instabilité politique, mais sa résilience et sa capacité d’adaptation au changement ont assuré une croissance inclusive et un développement durable, qui sont des facteurs fondamentaux de stabilité. »

Rogers a été parmi les premiers opérateurs économiques mauriciens à reconnaître les possibilités offertes par le Pays du Sourire, avec des investissements de longue date dans les secteurs du voyage et de l’aviation ainsi que de la logistique. D’autres entreprises, notamment dans le secteur sucrier, ont apporté leur expertise au Mozambique, qui a signé un traité de non double imposition avec Maurice.

« Il y a effectivement des possibilités de collaboration dans d’autres domaines, dont le tourisme. Ce secteur est largement inexploité par rapport à la taille et au potentiel du pays, avec ses 2 400 km de littoral vierge. Le niveau de service au Mozambique est largement inférieur à celui du secteur touristique mauricien en raison du manque de personnel qualifié et d’installations essentielles telles que des aéroports, hôtels, services de santé, infrastructures d’assainissement et ressources énergétiques, qui sont nécessaires pour attirer des touristes étrangers plus sophistiqués et fortunés », précise M. Ferraz.

Mozambique s’est lancé dans la promotion du tourisme dans certaines zones protégées en visant des « revenus élevés pour un impact moindre ». « Cette initiative a du mérite à une époque où nous essayons de changer les mentalités concernant l’environnement, les revenus générés sont insuffisants pour avoir une incidence sur la taille et la structure du PIB du pays. Comme Maurice, le Mozambique pourrait se lancer dans le développement de resorts côtiers et d’immobilier de golf, en tirant parti de l’expérience mauricienne. Pour cela, il faudra toutefois revoir la législation relative à l’acquisition de biens immobiliers par des étrangers non résidents. »

Concernant les perspectives d’avenir pour maintenir la dynamique de développement, M. Ferraz insiste qu’une grande partie de la croissance future du Mozambique proviendra des secteurs émergents du charbon et du gaz naturel. « Notre pays a certaines des plus importantes réserves de charbon dans la province de Tete dans le centre, et plus au nord, les récentes découvertes de réserves de gaz naturel par Anadarko et ENI auront un impact considérable sur le PIB à moyen et long termes. »

Il souligne aussi l’importance de concentrer les efforts sur le maintien de la stabilité politique. « Nous devons établir des priorités et gérer de manière stratégique les revenus qui aideront au développement de secteurs qui n’attirent pas forcément des IDE, mais qui sont essentiels au bien- être de la population. Ce qui m’amène à un autre domaine où notre détermination et une stratégie soigneusement réfléchie seront cruciales afin de maintenir une dynamique positive, celui de la gestion des attentes qui se créent avec la nouvelle de la découverte de richesses qui se propage dans tout le pays. »

En guise de conclusion, M. Ferraz se dit confiant que le Mozambique peut être une source d’inspiration pour l’Afrique. « Nous n’en sommes qu’au début d’une nouvelle ère d’exploitation de nos ressources naturelles. Même si nous sommes reconnus au niveau international pour avoir franchi certains paliers économiques et politiques durant les 20 dernières années, prouvant ainsi notre résilience et notre engagement envers le changement, le chemin est encore long avec des défis et obstacles considérables à surmonter. C’est notre capacité à gérer tout cela qui démontrera si nous avons les épaules assez solides pour être une source d’inspiration afin de libérer le potentiel de l’Afrique. »

 

UN EXPERT DE L’ACTIVITÉ PORTUAIRE ET DU TRANSPORT MARITIME

Jorge Ferraz est né et a grandi à Maputo, la capitale du Mozambique. Il compte plus de 30 ans d’expérience dans l’activité portuaire et le transport maritime. Il a notamment été associé à Port Maputo durant 13 ans. En juillet 2009, il a été sollicité pour agir comme p-dg délégué par intérim de la Maputo Port Development Company, qui détient la concession de Port Maputo. M. Ferraz a été officiellement nommé p-dg de la compagnie en mars 2010. Il a quitté ses fonctions en janvier 2012 et est désormais directeur général et associé d’OCL, Lda, une entreprise récemment constituée qui propose principalement des solutions clés en main pour les marchandises en transit dans les corridors du Mozambique.

PRESTATIONS DE VOYAGE SUR MESURE

BlueSky, marque appartenant à Rogers Aviation, est implantée depuis 1998 à Maputo, au Mozambique. En 2010, une deuxième enseigne a ouvert ses portes à Nampula. Ces deux agences de voyages agréées par l’IATA proposent des prestations sur mesure de voyages d’affaires et de loisirs. BlueSky opère six autres agences dans la région, dont deux à Maurice et à La Réunion, ainsi qu’une autre à Madagascar et à Mayotte.

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