Yuv Sungkur, climate advocate et fier de l’être !

Combatif ? Certainement ! Tout juste diplômé d’un Bachelor en Sciences Politiques et Relations Internationales de la McGill University au Canada et d’un Master en Global Environmental Governance de la Vrije Universiteit d’Amsterdam, Yuv Sungkur s’attaque, du haut de ses 24 ans, à un combat crucial avec une énergie qui inspire : la défense du climat.

Bonjour Yuv ! Tu te définis comme un « climate advocate ». Dis-nous en plus.

Mon rôle est de sensibiliser le plus grand nombre à l’impact du changement climatique sur les Small Island Developing States (SIDS). Ce combat me passionne depuis longtemps. Nos très petits États sont les plus vulnérables alors qu’ils émettent moins de 1 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Cette injustice climatique, sociale et historique me touche. Je veux donc faire entendre la voix des Mauriciens et des jeunes au plus haut niveau, et je porte pour cela ce message dès que j’en ai l’occasion à des sommets internationaux – parmi les plus récents, le AIS High Level Summit à Bali cette année ou encore la COP27 à El Sheikh en 2022.

Raconte-nous ton parcours pour en arriver là.

J’ai commencé mon travail de climate advocate lorsque j’ai compris ce que subiront nos îles si nous fermons les yeux sur les enjeux climatiques. En parallèle de mes études, je n’ai jamais eu peur de frapper aux portes : j’ai un message à faire passer en lequel je crois – et cette mentalité m’a mené loin. Elle m’a notamment procuré l’occasion de parler d’éducation climatique à Maurice aux côtés du Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, lors du Transforming Education Summit à New York en 2022. Mais je suis conscient du chemin qu’il reste à parcourir : ce n’est qu’un début !

Comment encourages-tu la participation intergénérationnelle dans ce combat ?

À travers des articles dans les journaux, des ateliers, des interventions sur des panels de discussion ou des speechs sur des plateformes telles que TEDx ; je me place comme médiateur pour faciliter l’entente. Sans généraliser, l’une de ces générations a grandi avec des objectifs de réussite économique importante, et l’autre souhaite vivre en harmonie avec la planète. Mais ces deux points de vue ne sont pas irréconciliables, et ce n’est qu’en travaillant ensemble que nous avancerons.

Parle-nous de ton projet le plus récent, Ocean Governance.

En octobre, je me suis rendu à Bali auprès de 26 délégués représentant les îles de toutes les régions du monde. Nous avons voté et accepté la Archipelagic Island Forum Youth Declaration, qui traite de l’action pour le climat des océans, l’éradication de la pollution marine, l’importance de l’économie bleue et la gouvernance océanique. J’ai eu l’honneur de présenter cette déclaration en personne au Président de l’Indonésie. C’est un énorme pas pour la jeunesse des îles et je suis très enthousiaste de faire avancer les choses.

Enfin, raconte-nous tes projets futurs.

Je travaille avec la Climate Overshoot Commission en tant que Youth Advisor (nous sommes six dans le monde) sur la question du réchauffement climatique. Nous proposons des stratégies visant à atténuer les risques au cas où l'objectif de 1,5 °c, décidé lors de la COP21, serait dépassé. Je suis honoré de pouvoir travailler sur ces questions avec des ex-ministres et présidents. Cette chance n’est pas donnée à tout le monde, et je suis d’autant plus motivé par le fait qu’un Mauricien soit dans cette position !

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