L’ancien directeur des Guides Michelin, expert mondial de l’hôtellerie et la gastronomie haut de gamme, effectue un éblouissant retour à la case Maurice. Veranda Leisure & Hospitality lui confie le soin de hisser les services de la marque Heritage vers les sommets.
Une étoile brille de nouveau sur l’hôtellerie de luxe mauricienne. Ce petit monde, dont la qualité du service est mondialement réputée, retrouve l’un de ses maîtres. Jean-Luc Naret, après six ans à la tête des éditions du Guide Michelin, rejoint Veranda Leisure & Hospitality (VLH), propriétaire des deux marques Heritage Resorts et Veranda Resorts. Sa mission : diriger et coordonner sur le Domaine de Bel Ombre, au sud de l’île, les services du groupe Rogers siglés Heritage.
Riche d’un parcours de trente ans dans l’industrie touristique internationale, le Français jouit d’une solide réputation d’expert dans le secteur de l’hôtellerie et la gastronomie haut de gamme. Il est aussi connu à Maurice où il a déjà fait ses preuves à la tête de deux établissements prestigieux : l’hôtel Saint Géran et The Residence Mauritius.
Cette fois, il a pour objectif de développer des synergies entre les activités proposées par Heritage Resorts sur un ensemble de 2 500 hectares où sont aménagés deux hôtels 5 étoiles, Heritage Le Telfair Golf & Spa Resort et Heritage Awali Golf & Spa Resort, Heritage The Villas et Heritage Golf Club, le C Beach Club, le Château de Bel Ombre, la réserve Frédérica, deux spas et onze restaurants.
Sous la direction de François Eynaud, patron de VLH, Jean- Luc Naret veut « positionner le Domaine de Bel Ombre sur la carte touristique mondiale ». Quelques semaines avant sa prise de fonction, il expose ses motivations et laisse parler un enthousiasme débordant, moteur d’une trajectoire exceptionnelle dans des établissements prestigieux.
Jean-Luc Naret, qu’est ce qui vous ramène à Maurice ?
Maurice a toujours été pour moi une seconde patrie. Ma première expérience en tant que directeur général, au Saint Géran, à l’âge de 29 ans, m’a fortement marqué. J’ai été impressionné par l’attitude et la gentillesse des Mauriciens. Au cours des quatre années passées à la tête de cet hôtel mythique, j’ai eu la chance de travailler sur de nombreux concepts qui sont devenus par la suite des standards de l’hôtellerie au sein du groupe.
Quelques années plus tard, lorsqu’on m’offre la possibilité de revenir à Maurice pour la création de The Résidence Mauritius, je peux réaliser l’envie de développer une hôtellerie différente avec la création d’un nouveau style, s’apparentant aux palaces d’antan. Cela me donne aussi la possibilité de passer à nouveau quatre années de pur bonheur dans cette île que j’aime tant.
Ces huit années passées à Maurice ont façonné un lien si fort que je ne peux pas m’empêcher de garder le contact, en y revenant chaque année en vacances. Chaque séjour me réjouit un peu plus que le précédent. Je suis ravi de voir que malgré le nombre de touristes grandissants, l’île et ses habitants gardent cette amabilité et cette hospitalité si légendaire.
Lorsque je reçois un appel de Rogers pour me parler de ce projet à Bel Ombre, je suis surpris et fort intéressé à mieux comprendre ce développement unique à Maurice. Après une semaine sur le site et après avoir partagé cette vision commune, j’ai finalement accepté avec plaisir de revenir une nouvelle fois à Maurice pour positionner le Domaine de Bel Ombre, à travers la marque Heritage sur la carte touristique mondiale.
La carte touristique sur laquelle vous voulez positionner Bel Ombre, ne serait-ce pas un peu Jean-Luc Naret qui l’a dessinée ?
Vous voulez sans doute faire référence au fait qu’entre 2003 et 2010, les éditions Michelin ont connu un fort développement à l’international avec l’arrivée pour le Guide Rouge de nouvelles destinations, hors l’Europe. C’est vrai que ce petit livre se vend à plus d’un million d’exemplaires désormais aux Etats-Unis, à New York, San Francisco, Los Angeles, Las Vegas, Chicago, au Japon à Tokyo et Kyoto/Osaka et en Chine, à Hong Kong et Macau. Avant cela, ma carrière ou plutôt mes rencontres m’ont conduit à travailler dans différents endroits du monde. Depuis ma plus tendre enfance, autant que je me souvienne, j’ai toujours été fasciné par les grands hôtels et l’atmosphère qui émane de l’hôtellerie de luxe.
Comment devient-on Jean-Luc Naret ?
En sortant de l’Ecole hôtelière de Paris, je commence à travailler au Grand Hotel de Torquay, sur la côte sud de l’Angleterre. Seul Français, j’y apprends la langue de Shakespeare et le goût de la bière. Après un an, je suis rappelé en France pour effectuer mon service militaire et j’ai la chance de servir dans l’Armée de l’Air. Ce qui me donne la possibilité de voyager en Afrique, aux Caraïbes et aux Etats-Unis, notamment à Los Angeles où je peux passer pas mal de temps, avec un passeport OTAN.
Une fois « libéré », je trouve un premier travail à bord du Venise Simplon Orient Express, comme responsable de la restauration, avant d’être promu chef de train, à la tête d’une équipe de 95 personnes pour servir 190 passagers.
Après deux années dans le plus fameux convoi ferroviaire du monde, on m’offre un retour au Paradis, avec la direction des restaurants et bars de l’hôtel Bora Bora qui est devenu un peu plus tard membre du réseau Amanresorts. De ce séjour à Tahiti, je retiens une excellente note au Conde Nast Traveller, notamment pour le service... dispensé par du personnel qui marche pieds nus. Retour ensuite à Paris, au côté de Raymond Marcellin qui m’apprend beaucoup sur le sens du détail, durant les quatre années passées à l’Hôtel Bristol. »
Vient alors le temps des premières escales à l’île Maurice ...
J’ai 29 ans quand je suis recruté pour diriger le Saint Géran à Maurice. Il venait de voir passer 18 directeurs en 18 ans. J’y reste quatre années durant lesquelles j’ai l’opportunité de mettre en place des techniques de management devenues depuis des standards chez One&Only. Sol Kerzner me demande alors de participer au démarrage du projet Atlantis, aux Bahamas, en conduisant la réouverture du Paradise Island. Moins d’un an après, pour répondre aux demandes de mon épouse et de mon fils, je décide de revenir en Europe. S’en suit un passage par le Trianon Palace, à Versailles, qui ne dure pas, à cause de problèmes qui me dépassent, rencontrés par les actionnaires japonais. Me revoilà en route pour Maurice, avec ma famille. Le propriétaire du Sheraton de Singapour me confie le pilotage de la construction d’un établissement de style colonial, avec un spa, le premier aménagé dans l’île, et offrant un service digne des palaces d’antan. Après deux ans de travaux, The Residence Mauritius ouvre ses portes. Pendant deux autres années, je me régale à innover à la tête d’un établissement des plus luxueux qui sert de référence pour la création d’une chaîne que je considère un peu mon bébé.
Sollicité pour effectuer l’ouverture du Burj-Al-Arab, je décline. Le projet de Dubaï étant trop ficelé à mon goût, je préfère la proposition des promoteurs irlandais du Sandy Lane, à la Barbade. Ils cherchent quelqu’un pour leur permettre de rentabiliser les 450 millions de dollars qu’ils viennent d’y investir. Cela donne lieu à une série d’expériences très impressionnantes. Je garde notamment un souvenir inoubliable de la session de recrutement marathon. Trois jours pour sélectionner « les meilleurs employés pour le meilleur resort du monde » ... parmi 4 500 candidats. Au bout d’un an, nous atteignons un taux d’occupation de 87 % à un tarif moyen de 1 300 dollars. J’estime pouvoir m’enorgueillir de cette aventure comme d’un véritable succès.
Pour l’éducation de mes enfants, je choisis alors de rentrer en France. Son Altesse l’Aga Khan me propose de diriger et développer sa chaîne d’hôtels Serena dans le monde. Le job nécessite de nombreux voyages en Afrique et en Asie : je refuse. C’est à ce moment que Michelin décide de recruter pour ses guides un directeur des éditions qui, pour la première fois, ne sera pas un homme du sérail. Après trois mois d’acclimatation à Clermont-Ferrand pour m’imprégner de la philosophie du numéro un mondial des pneumatiques et autant de temps à suivre les fameux inspecteurs à travers l’Europe, je prends mes fonctions à Paris. Entre 2003 et 2010, je réponds à 2000 interviews et effectue 240 déplacements par an. Et aujourd’hui je peux dire : Maurice, me revoici. »
Quelle est votre vision pour la destination Bel Ombre et la marque Heritage Resorts ?
Avec la marque Heritage , nous allons pouvoir différencier nos deux hôtels en termes de positionnement sur un marché ultra-compétitif. L’apport de la marque pour la partie locative de Heritage The Villas nous permettra d’offrir à notre clientèle une alternative plus luxueuse avec tous les services hôteliers, un environnement de rêve sur un des plus beaux golfs de Maurice et avec une vue incomparable.
Nous offrirons à tous nos clients Heritage une alternative en terme d’hébergement et une offre incomparable en termes de restauration avec plus de 11 restaurants sur le Domaine et aussi une offre de services unique avec notre golf, nos deux spas, notre Beach Club, notre réserve naturelle Frédérica. Une très belle aventure pour laquelle les 1 000 team-members du Domaine de Bel Ombre sont mobilisés pour en faire un lieu d’exception.