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José Constant, une vie de docker

Il n’est pas peu fier, José, le docker, de souffler les dix bougies de Velogic. De l’aventure depuis quasiment le début, ce visage incontournable du port, 63 ans au compteur, parle de son métier avec passion. Rencontre sur les quais à Mer Rouge.

C’était il y a presque 50 ans. Autre temps, autres mœurs. José Constant, le visage rayonnant, raconte : « Tout se passait encore au Grenier. On soulevait des sacs de jute de 80 kg que l’on portait sur la tête, pieds nus ». Sa paye, il la touchait à 14 h 30 chaque jour. Aussitôt réduite en curry, ou presque : « Tous les soirs je passais au bazar m’acheter de quoi reprendre des forces ».

Un boulot de forçats, pour durs : c’est ce qui lui revient quand José se replonge dans ses souvenirs. « Les premiers jours, mes jambes tremblaient sous le poids des ballots, le soir j’avais le cou en compote. Les anciens me disaient de tenir le coup, alors j’ai persévéré. Après quinze jours, mon corps s’est habitué, je n’avais plus mal ».

En ce temps-là, le docker charriait des barriques d’huile et des sacs de farine dans un camion, pour les débarquer chez les grossistes de Port Louis. Un rituel harassant qui pouvait se répéter jusqu’à l’épuisement. Aujourd’hui, tout cela est loin… José nous emmène sur les docks.

Fier de partager son quotidien, il joue les guides : « Les voitures reconditionnées arrivent dans ces conteneurs, on peut en mettre jusqu’à six à l’intérieur ». Un drôle de ballet : « L’une en l’air, l’autre au sol ; on les décroche par équipe de trois ». Un peu plus loin, des marchandises réfrigérées sont débarquées. « Les gants isolants et les souliers de sécurité sont obligatoires, c’est pour se protéger des risques d’électrocution ».

« La nature du travail a beaucoup changé » : les engins, les manœuvres, l’automatisation ; un autre monde. « Même si le métier reste physique, les conditions sont dix fois meilleures, s’enthousiasme José. Les congés et les overtime sont payés, on a une heure de pause à midi, une autre pour le thé, un bonus en décembre, un uniforme, des équipements de sécurité et même un check-up médical ».

Cerise sur le ballot : « Velogic organise des journées sportives et des fêtes de fin d’année grandioses ! ». Et d’ajouter, un brin malicieux : « Toutes les bonnes choses ont une fin, dans deux ans je suis bon pour la retraite… »

 

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