Pamela Bapoo-Dundoo: « Attribuer une valeur économique à l’environnement »

Coordinatrice nationale du programme GEF SGP mis en œuvre par le PNUD depuis 17 ans, Pamela Bapoo-Dundoo préconise une approche économique de l’environnement et la détermination de la valeur des ressources naturelles.

photos : deeneshen sabapathee | mmcs | gef sgp

Financé par le Fonds pour l’Environnement mondial et mis en œuvre par le Programme des Nations unies pour le Développement (PNUD), le Global Environment Facility Small Grants Programme (GEF SGP) est présent à Maurice depuis bientôt 20 ans. Il a accordé des microfinancements à plusieurs initiatives d’organisations non gouvernementales et communautaires visant à répondre aux problèmes de l’environnement. La coordinatrice nationale, Pamela Bapoo-Dundoo, préconise l’application de l’économie environnementale « afin de déterminer l’apport économique, par exemple, d’une belle plage ou d’un beau lagon. Cet apport peut être chiffré, comme l’a démontré la Mauritius Marine Conservation Society (MMCS) il y a trois-quatre ans en évaluant à Rs 152 millions par an les recettes générées par l’observation de dauphins, sans tenir compte de leur contribution à l’écosystème ».

Attribuer une valeur économique à l’environnement permet de convaincre plus facilement les gens du bien-fondé de le préserver, estime-t-elle. L’évaluation avait été effectuée dans le cadre d’un projet de prévention du harcèlement de ces mammifères marins financé par le GEF SGP.

Avec la collaboration des ministères de la Pêche et du Tourisme, un système d’approche responsable a été mis en place. Les efforts entrepris ont abouti à l’adoption des Tourism Authority (Dolphin and Whale Watching) Regulations en 2012 afin de donner force de loi à l’action. L’année dernière, la MMCS a également formé plus de 300 skippers sur les mammifères marins et leur approche, conjointement avec la Tourism Authority.

La protection et la restauration des coraux est un autre domaine de financement. L’installation de bouées d’amarrage dans le lagon par la MMCS et Reef Conservation a permis de réduire la dégradation des coraux par les ancres de bateaux. Le GEF SGP soutient aussi un projet expérimental de ferme corallienne mené à Trou-aux-Biches par l’ONG ELI Africa, en association le Mauritius Oceanography Institute. « Tous nos projets ont une composante scientifique », précise Pamela Bapoo-Dundoo.

Le programme a également participé à l’aménagement d’un Beach Resource Centre géré par Reef Conservation sur la plage de Péreybère, avec le soutien du ministère des Administrations régionales et de la Beach Authority. Dans la continuité de cette initiative, l’ONG a mené un projet d’aire de conservation marine volontaire à Anse-la-Raie, avec la contribution de la communauté locale.

Les autres projets cofinancés par le GEF SGP incluent une étude de la vie et des impacts environnementaux dans le parc marin de Blue-Bay, une initiative de protection des zones de nidification de tortues de mer sur l’île d’Ambre, ainsi que l’aménagement d’une pépinière et la replantation de mangliers dans la région de Grand-Sable et Petit-Sable.

La coordinatrice nationale du programme insiste sur l’importance de l’implication de la communauté dans les projets financés, « qui est l’essence même du GEF SGP depuis sa création en 1992 ».

 

pêche à l’« oUrite » : FermetUre bénéFiqUe

La fermeture saisonnière de la pêche à l’« ourite » (poulpe) à l’île Rodrigues d’août à octobre en 2012 et 2013 s’est avérée une expérience réussie. Cette initiative a été prise après que des études menées par l’organisation non gouvernementale Shoals Rodrigues et la South East Marine Protected Area aient constaté une réduction de la population de poulpes dans le lagon de l’île. Elle a été appuyée par la Commission de l’océan Indien à travers son projet SmartFish, l’Assemblée régionale et le Global Environment Facility Small Grants Programme, un programme de microfinancement mis en œuvre par le Programme des Nations unies pour le Développement. Cette fermeture temporaire a résulté en une augmentation du volume de prises, ainsi que de la taille des poulpes pêchés. Durant la période de fermeture, un programme d’emplois alternatifs a été mis en place, permettant à plus d’un millier de personnes enregistrées comme pêcheurs d’« ourites » de percevoir un revenu contre du travail communautaire, notamment l’éradication de plantes envahissantes, la réhabilitation de plantes endémiques et l’aménagement de drains.

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