Éditions

Retour à la terre

Si l’industrie cannière a pendant longtemps été un moteur de développement, ce n’est plus le cas aujourd’hui. Afin de refléter cette transition, la Compagnie Sucrière de Bel Ombre (CSB0), filiale du groupe Rogers, s’est réinventée à travers un nouveau nom – Agrïa – et de nouvelles ambitions. Elle a fait le pari de revaloriser la terre et ses employés en diversifiant ses activités. Et c’est déjà très prometteur.

« Nous voulons faire de Bel Ombre un grand territoire d’agritourisme tropical où le visiteur peut à la fois déguster les fruits de l’agriculture locale, mais aussi visiter les exploitations agricoles et, pourquoi pas, participer à la plantation ou à la récolte. » D’emblée, Michel Pilot, Chief Executive Officer (CEO) du pôle Agribusines du groupe Rogers, affiche les nouvelles ambitions d’Agrïa, fraîchement rebaptisée. « En tant que destination touristique, nous devons nous réinventer afin de répondre aux tendances actuelles. »

Dans le cadre du plan stratégique du groupe Rogers élaboré avec le concours du cabinet EY Parthenon, Agrïa a approfondi sa réflexion et bâti sa vision stratégique pour les quatre prochaines années. Ce plan consiste à moderniser ses techniques agricoles (notamment en se tournant vers l’agriculture raisonnée) mais aussi à développer son offre agritouristique. Une démarche mue par un constat : les visiteurs ne veulent plus subir passivement la beauté d’un nouveau lieu ; ils veulent vivre une expérience avec tous leurs sens.

Si l’agritourisme occupe une part importante de ce repositionnement, Agrïa ne renie pas pour autant son héritage agricole. Bien au contraire. Sa mission repose désormais sur deux piliers : la production (de spécialités du terroir, d’innovations, d’énergies renouvelables – mais aussi d’émotions et d’expériences) et la protection (de la nature, à travers son Conservatoire Tropical de la Nature, de l’histoire de la région et du patrimoine foncier). « L’agriculture a fait son come-back, ce qui est très valorisant pour nos équipes qui sont ancrées dans une forte tradition agricole », conclut Michel Pilot.

 

Cap sur la diversification

Agrïa, ces dernières années, s’est progressivement éloignée de son modèle de monoculture de la canne à sucre pour explorer de nouvelles pistes. En 2018, elle a inauguré un petit potager à l’arrière d’Heritage Le Château, puis un second de 15 arpents ainsi qu’une pépinière l’année suivante.

Au vu de la topographie et des vents généraux qui soufflent sur Bel Ombre, ces potagers en plein sol (et à découvert) se prêtent plutôt à la culture de légumes à racines : oignons, ananas, carottes, patates douces, betteraves, « arouille » (violette), manioc et autres légumes letan lontan. Des arbres fruitiers ont également été plantés, tels que l’arbre à pain, le carambolier et le papayer. En plus de donner de délicieux fruits, ils contribuent à protéger les potagers des intempéries et de l’air salin !

Deux serres de 2 500 m2 seront bientôt opérationnelles à Bel Ombre. Des salades et des légumes fins comme la tomate et le concombre y seront plantés en priorité.

 

Synergie avec Heritage Resorts

Depuis longtemps déjà, Agrïa approvisionne Heritage Le Château, les établissements d’Heritage Resorts et certains hôtels avoisinants en cœurs de palmiste et en gibier (cerf ou cochon marron).

L’on note, à Bel Ombre, un intérêt grandissant des clients pour des expériences « agro-touristiques » et des produits sains.

Agrïa – un nom qui évoque l’agriculture, mais aussi Gaïa, la déesse de la Terre.

Mais cet arrangement informel a été repensé et pérennisé depuis la diversification des activités agricoles de Bel Ombre. Face à un intérêt grandissant des clients pour des expériences « agro-touristiques » et des produits sains, les cartes des différents restaurants d’Heritage Bel Ombre ont peu à peu intégré davantage de produits cultivés localement.

La rénovation du C Beach Club a même fait l’objet d’une collaboration entre Heritage Resorts et Agrïa. Résultat : le club de plage possède désormais un bar à salades où l’on mange bien, sain… et local. Au menu : batavia, feuilles de chêne rouge, roquette, romaine et fines herbes. Agrïa supervise aussi une armoire à germination de jeunes pousses, installée dans les cuisines d’Heritage C Beach Club. Bientôt, ce ne seront peut-être plus uniquement les belles plages de Bel Ombre qui séduiront les visiteurs, mais ses fruits et ses légumes !

50 000

palm trees will be replanted during the rainy season in January 2020!

Les Hommes se réinventent

Les agriculteurs de Bel Ombre – dont certains, de par leur longue expérience, connaissent la terre sur le bout des doigts – sont les chevilles ouvrières de cette diversification. Agrïa s’est très tôt rendu compte de la valeur inestimable de leur savoir-faire et s’est attelée à les accompagner dans cette transition.

« Deux types de formations ont été proposés à nos employés, explique Michel Pilot, Chief Executive Officer (CEO) du pôle Agribusiness. Une première en smart agriculture, dispensée par la Chambre d’Agriculture de l’île Maurice et une seconde sur l’agriculture biologique, par le biais du Cirad [Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement, NdlR] de La Réunion. Car revaloriser la terre, c’est revaloriser ceux qui la travaillent. »

Share on Facebook
WhatsApp
LinkedIn
Email
Twitter

Articles récents

Inscrivez-vous à notre liste de contacts pour recevoir des mises à jour quotidiennes directement dans votre boîte aux lettres électronique !

*nous détestons le spam autant que vous

Défilement vers le haut

Menu